Santé

Sur le territoire des îles Wallis et Futuna, le système de santé local repose sur une Agence de santé, créée par une ordonnance 200-29 du 13 janvier 2000 et chargée de l’élaboration du programme de santé du Territoire, de sa mise en œuvre et de la délivrance des médicaments.

L’Agence de Santé de Wallis et Futuna (ADS) est un établissement public national administratif disposant de l’autonomie de gestion, sous la triple tutelle du Ministère des Outre-mer (le financeur), du Ministère de la Santé (DGOS) et du Ministère des Finances, réunis au sein d’un Conseil de Tutelle.

La prise en charge par l’État de la santé repose sur l'article 68 de la loi de finance de 1972. Bien que cette loi n'empêche pas le conseil d'administration de l'agence de santé de fixer une participation des usagers, en application de l'article L6143-6 du Code de Santé publique, les représentants des ministères de tutelle ont, lors de la conférence de santé de Wallis en 2005, réaffirmé la « gratuité » des soins sur le territoire.

Offre de soins

Un ensemble de services de proximité (1 hôpital sur chaque île et 4 dispensaires) est mis à disposition des résidents de Wallis et Futuna, en l’absence de médecine libérale. L’Agence de santé emploie 200 personnes dont 8 médecins généralistes (5 sur Wallis et 3 sur Futuna), 5 médecins hospitaliers et un radiologue à l'hôpital de Sia, 3 chirurgiens-dentistes (2 à Wallis et un à Futuna), un pharmacien et un biologiste.

Sur l’île de Wallis, l’offre de soins de premier recours est assurée par les trois dispensaires (un par district). L’hôpital de Sia compte 49 lits hospitaliers dont 13 en Chirurgie, 21 en Médecine, 14 en Gynécologie-Obstétrique et 1 en Réanimation.

Le plateau technique se compose d’un bloc opératoire doté de deux salles, d’une unité de réanimation, d’un service de radiologie doté d’une salle de radiologie conventionnelle, d’une salle d’échographie, un panoramique dentaire et un appareil de mammographie de dernière génération.

A Futuna, l’hôpital de Kaleveleve compte16 lits (médecine générale) dont 1 lit de surveillance continue et 2 lits d’accueil de Gynécologie-Obstétrique (aucune maternité). Le dispensaire de l’île est en son sein. L’accueil des urgences à Futuna se limite aux cas courants de médecine. Les cas de chirurgie et les accouchements sont transférés vers l’hôpital de Sia. La permanence des soins à Futuna dépend de Wallis qui est éloigné de 230 Km et dont la seule liaison est aéroportuaire

L’Agence de Santé assure toutes les missions liées à l’offre de soins :

- elle prend en charge les urgences, assure l'hospitalisation en médecine et en chirurgie et gère une maternité ;

- elle assure les soins ambulatoires en dentisterie et en rééducation fonctionnelle ;

- elle est également en charge de la médecine générale et de la pharmacie ;

                     

La santé hors du territoire

 

Eu égard à l’isolement de l’archipel et l’éloignement de la métropole, une large partie du budget est consacré aux évacuations sanitaires d’urgence (appel à un prestataire aéronautique extérieur) ou programmées (vol régulier bi-hebdomadaire). Ces évasans prises en charge par l’ADS sont à destination de la Nouvelle-Calédonie, l’Australie ou la métropole.

           

L’absence d’organisme de sécurité sociale et de caisse d’assurance maladie sur Wallis et Futuna pose la problématique de la prise en charge des résidents wallisiens et futuniens hors du territoire.

           

Pour les évacués sanitaires :

           

- En métropole :

           

La situation de ces personnes est rendue difficile par l’impossibilité de les faire prendre en charge par la sécurité sociale au titre de la Couverture maladie universelle (CMU) pour tous les soins et traitements dispensés hors séjour hospitalier, avant l’expiration d’un délai de résidence légal de 3 mois.

Une convention a été négociée avec la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) et les hôpitaux de Paris pour améliorer la prise en charge des Wallisiens et Futuniens dans le cadre d’une évacuation sanitaire décidée par l’Agence de santé malades évacués sanitaires du Territoire à Paris.

Cette convention avec la CNAM permettra l’immatriculation immédiate pour une durée provisoire à la Sécurité sociale dès leur arrivée à Paris. Elle devrait être signée en septembre 2016.

Une seconde convention avec l’APHP permettra de désigner les hôpitaux du centre de Paris (Cochin, Port-Royal et Hôtel-Dieu) comme porte d’entrée et d’accueil unique des évacués sanitaires du Territoire.

 

- En Nouvelle-Calédonie :

 

Des discussions dans le cadre d’optimiser les parcours de soins et en particulier les évacuations sanitaires en Nouvelle-Calédonie ont pu voir le jour grâce à l’apurement de la dette de l’agence de santé auprès de la CAFAT.

Le Conseil d’administration de l’ADS a adopté les projets de convention avec le CHT et la CAFAT afin de permettre la mise en place, dans le cadre de ces coopérations, de réponses pratiques en faveur d’un accompagnement coordonné des parcours de santé pour les patients Wallisiens et Futuniens.

La mutualisation des moyens importants dont dispose le CHT et notamment la mise à disposition des malades de Wallis-et-Futuna des avions sanitaires a été évoquée pour améliorer la gestion des évasans, jusqu’à présent assurée par un prestataire privé.

 

Enfin, la mise en service fin 2017 d’une liaison Internet à très haut débit par câble numérique sous-marin permettra, par ailleurs, de développer des partenariats techniques importants (télémédecine et télé-expertise) avec le CHT de Nouméa mais aussi avec la métropole.

 

 Pour convenances personnelles :

             

Il est vivement conseillé aux personnes qui se déplacent hors du territoire de cotiser à un organisme de sécurité sociale complémentaire. En effet, bien que, sur le territoire, les dépenses de santé soient prises en charge par l’État, lorsqu’un résident se déplace hors de celui-ci, il n’est couvert par aucun organisme de santé.

 

En conséquence, si le résident devait à faire face à des dépenses de santé (maladie, accident, hospitalisation...), elles ne seraient prises en charge par aucun organisme et à sa charge exclusive.